Ben voila j'ai écrit ça...

J‘anamorphose les mots sous la plume,
Adjuvant mon encre d’un fiel de bistre.
Pour étendre d’aplat l’exutoire triste,
D’une ligne d’horizon dispersant les brumes.

Sur la toile depuis l‘aube, jusqu’aux écueils nocturnes.
Des jours durant tenant bon le chevalet
Oubliant le châssis nu de ton chevet,
J’esquisse en hurlant ton image taciturne.

Par quelle initiale puis-je entamer cette enluminure ?
La vie semble se délaver, détrempée, diluée.
Et ce lavis né orphelin d’une couleur brisée,
Se tortille sous ma main du clair jusqu’à l’obscur.

Le sang s’est mêlé d’encre dis-je sans parjures.
L’estampe est maintenant sous la peau, indélébile.
L’ébauchoir est lui aussi sur la chair, inutile.
Nuls autres empâtements ne retirerons ta texture.

Quelle main profane osera voler ta griffe ?
En venant casser ses ongles sur l’épais vernis.

G.