tout à l'heure, j'ai rêvé ;
j'ai vu un ciel immense tout alourdi d'étoiles;
je l'ai vu, il tombait.
Et je fus recouverte, comme une nuit, comme un voile .
les étoiles devenaient de grandes gerbes de fleurs,
mais elles coulaient sur moi en grands ruisseaux de pleurs .
J'ai vu un petit pré couvert de flocons blancs,
qui sans arrêt dansaient .
puis ils se sont figés, se mirent à trembler;
et dans une douce complainte, ils se sont éffondrés,
pour recouvrir le pré d'une grande mer de sang,
dans laquelle je nageais .
J'ai vu un long fleuve noir, et m'y suis contemplée,
parce qu'il m'avait charmée .
Il dormait tranquille, mais que voulait-il dire :
le cours de ses eaux semblaient sourire...
Alors j'ai vu, au fond de son lit, posé,
mon coeur qui se noyait .
J'ai vu un feu puissant qui brûlait l'univers;
l'univers riait,
et les flammes buvaient tout jusqu'aux larmes de la terre .
Ils étaient dans l'amour, par plaisir, par nature,
car tout est permis du moment que c'est pur :
c'était : la Vérité .
Tout à l'heure, j'ai rêvé .
mais ce n'est pas un rêve, non : une hallucination,
suggérée à mon coeur par mon âme attentive,
qui pour le consoler, par une divagation,
d'un réconfort bizarre, l'envoya sur les rives ...
tout à l'heure alors, j'ai prié...
Pour vous, mes petits loups, que j'aime tant, si mal ? mais :
" elle court, elle court, la rivière insolente...de la maladie d'amour "