Chers Amis ,
De tout coeur merci de m'avoir accepté en cet honorable espace privé consacré plus spéçialement à la Spiritualité.
J'ai 43 ans , je suis Fonctionnaire Territorial.
Depuis ma tendre enfance je me sens irrésistiblement interpellé par le Sens de l'existence que très tôt je savais intuitivement n'être pas confiné aux limites telles que celles en lesquelles un certain monde voudrait nous ramener fut-ce de force. Dès mon enfance j'avais beaucoup plus à coeur de me retrouver seul à contempler les espaces illimités de la nature que le destin me fit tant aimer et avec laquelle il y eut comme osmose. Mes camarades sans cesse voulaient me ramener vers des jeux qui eurent pu certes répondre à mes attentes d'enfant mais pour une raison qu'alors j'ignorais j'en déclinais les offres...
Non déçidément mon âme semblait scrupter d'infinis espaces qui lui semblaient ô combien plus préçieux que les marelles et autres jeux à l'élastique.
Je grandis dans un monde de paysans solidement attachés à leur terre et qui sitôt avalé leur énorme bol de café ricoré s'en allaient rejoindre leurs champs comme d'autres partaient aux offiçes. L'aventure qui fut la mienne fut teintée de sacré car tout respirait encore une certaine vision de l'existence. Les images pieuses trônaient un peu partout dans la vaste maison tandis que demeuraient depuis des générations nombre de croix faites de bois local au-dessus desquelles asséchés étaient attachés je ne sais quels branchages eux aussi sacrés depuis des temps immémoriaux.
La Messe dominicale était un rendez-vous dans le village à l'issue de laquelle les familles festoyaient en leurs demeures qui accueillaient alors les plats les plus onéreux composés de viandes et des légumes du jardin.
Puis les cercles de convives se détachaient en se promettant un dimanche suivant tout aussi festif et qui permettrait évidemment à chacun de développer nombre d'informations qui eurent pu être jalousées par les journaux locaux...
Mon enfance fut donc chatouillée par les saisons qui répondaient encore à des lois préçises et je garderai à jamais en mémoire les goûters composés du lait sitôt sorti des mamelles et ces immenses tartines de pain campagnard sur lesquelles un beurre était impeccablement posé.
Je me souviendrai longtemps des odeurs des terres qui m'entouraient , des potagers aux légumes superbes et qui semblaient sourire caressés qu'ils étaient par un soleil généreux. Je me souviendrai de ces chemins boueux d'ordinaire franchis que par les vaches et qui faisaient la joie de mes bottes trop grandes.
Il me suffit parfois de fermer les yeux pour retrouver les mille senteurs qui embaumaient mes poumons d'alors et retrouver ma mère composant ses bocaux et préparant dans de vastes récipients d'exquises confitures dont soit dit en passant j'allais déguster les subtils mélanges en cachette dans la grande armoire prédiposée à les reçevoir...
Mais parvenu à un âge certain la grande ville m'appelait et ce fut avec déchirement que je dus rompre d'avec cet univers féerique pour m'en aller paître en un lugubre pensionnat là-bas à mille lieux.
Mais mon ardente soif d'absolu était demeurée vivace et je crois bien ne m'en être jamais écarté. Elle m'habitait et s'imposait.
Ce n'est que plus tard que j'en vins à désirer perçer le mystère de cette maison intérieure qui semblait mienne mais dont je n'avais jusqu'alors envisagé que les pâles contours.
Mes temps libres passés dans la spaçieuse institution l'étaient dans la bibliothèque poussiéreuse qui me semblait être une clé pouvant sans doute me permettre de pousser davantage la porte de mes secrets enfouis.
C'est alors que j'y découvris nombre d'auteurs desquels j'ignorais tout mais dont les écrits m'étaient infiniment proches non pas seulement par le trait de leur plume certes savante mais par ce qui transpirait et dont je faisais miennes chacune des gouttes.
Chacune de mes lectures semblait être reliée à un fil invisible , une sorte de quête insondable. Il me semblait tantôt être spectateur de scènes au sein desquelles il fallait y inscrire toute mon attention et tantôt il me semblait être l'auteur des lignes qui défilaient et qui révélaient un état intérieur.
Tel devait être le secret entre l'écrivain et son lecteur passionné , les deux ne devenant qu'un en définitive...
Je puis donc dire que n'eurent été ces ouvrages sublimes sans doute n'eus-je point eu accès à certaines portes.
Il me fut donné de découvrir plus tard d'autres auteurs , d'autres traits de plume parfois acerbes face à la réalité d'un monde asséché par le mécanisme d'une machine mise en branle et dont on ne sait plus interpeller les rouages pour la ralentir.
J'acquiéssais en silence à ces écrits car je ne pouvais que me rendre compte du décalage profond qu'il y avait entre les sombres réalités du monde qui m'entourait et en lequel j'étais comme forçé de m'insérer et celles auxquelles semblait-il tout homme devait tendre fut-ce au détriment de son insatiable quête de progrès.
Ces auteurs traduisaient en mots ce qui m'habitait et je dus approfondir leurs écrits afin d'affiner ce désir d'être auquel je ne pouvais me dérober et dont je savais intimement qu'il devait être la trame de mon existence.
Je dus faire nombre de concessions afin de ne point faillir à cet appel intérieur car jamais je ne me serais écarté ne fut-ce que d'un empan de cet élan.
Un temps je songeai à la vocation religieuse et débutai un cycle de profondes recherches livresques en un premier temps afin que jamais ne s'assombrisse le ciel de mon âme par des nuages qui eurent pu cacher l'éclat de la lumière.
Rapidement je dus en conclure que je n'étais pas prédisposé à la vie contemplative telle qu'elle est vécue dans les monastères chrétiens. Rompre d'avec mon environnement n'eut dans mon cas pas été salvateur. Et même si parfois résonne en moi le carillon des offiçes cisterçiens ou bénédictins je ne pense pas m'être trompé en me refusant la rupture d'avec le monde.
Lentement je poursuivai ma quête et m'ouvris davantage à d'autres horizons que celui qui avait bercé toute mon enfance.
Comme nombre de Pélerins de l'Esprit je fus un temps captivé par l'Orient mais je dus par la suite déchanter lorsqu'il me fut donné de l'approcher. L'Orient de René Guénon semblait périr à jamais sous les coups de la sacro-sainte croisade du monde moderne contre la Tradition...
C'est pourtant René Guénon qui m'ouvrit aux Traditions et à la pléïade d'études d'hommes exceptionnels tels que ceux qui à sa suite n'eurent de cesse d'interpeller l'homme moderne pour l'inviter à se ressaisir en une metanoïa salvatrice.
C'est aussi René Guénon qui me convia à découvrir les Traditions qui m'étaient plus proches de par l'univers dont j'étais issu et entre autres la Franc-Maçonnerie , l'Alchimie , l'Hermétisme etc.
Depuis que je sais que l'Orient n'appartient pas à une certaine géographie en laquelle certains voudraient le confiner , j'étudie et j'affine mon réceptacle intérieur afin d'y accueillir toute la Lumière.
L'Orient et l'Occident sont en chacun et nous devons être apte à accueillir le Soleil de l'Eveil ( symboliquement situé à l'Est ) et apprendre à mourir à soi en notre Occident intérieur ( là où se couche le Soleil symbolisant cette mort initiatique ). Tel doit être le sens plénier de la véritable démarche et en Maçonnerie il est dit que l'Apprenti se doit de travailler sa pierre brute afin d'en retrouver l'éclat originel. Mais la réalisation du Temple n'est pas uniquement intérieure. Nous avons à bâtir autours de nous dans la soçiété en laquelle providentiellement il nous est donné de vivre. C'est bien ce qu'avaient à coeur les Bâtisseurs et Compagnons durant tout le Haut Moyen-Âge pour traduire leur élan intérieur en splendides joyaux extérieurs qu'étaient les Cathédrales emplies de symboles qui sont des clés permettant de perçevoir un Monde éminement subtil et raffiné.
L'Initiation requiert que le postulant se mette debout ( Lève toi et marche ) de tout son être ( verticalité ) et avance vers le Parvis. Parvenu au seuil de l'Edifice sacré il lui sera demandé de frapper à la porte ( frappez et l'on vous ouvrira ) avec toute la volonté qui sied à une telle démarche. Devenu enfin pénétrant et pénétré , le voici cheminant jusqu'au Choeur , lieu subtil en lequel s'opèrent la Grâce et la Réceptivité.
Le Questeur est alors séparé du bandeau qui symboliquement lui revouvrait la vue. La Lumière jaillit des ténèbres ( le Fiat Lux ) et il n'est plus que claire conscience en Elle réintégrée à jamais.
In Divinis.
Webmaster du site rosamystica ( à n'ouvrir qu'avec firefox pas internet explorer. )