Bonjour Djedje, je me souvenais de cette histoire et c'est souvent que je me dis que dans tout malheur, il y a un bonheur, ou encore quand un truc négatif au départ pourrait me désespérer, je sais que si cela s'est passé comme cela, c'est justement de la chance...je ne sais pas trop expliquer..je tiens ce précepte de ma grand-mère qui avec la vie de souffrance qu'elle avait eu était une personne très positive et qui en toutes circonstances gardait le sourire..
de son nom de jeune fille, elle s'appelait "Guignard" et elle jouait beaucoup de ça quand il lui arrivait une tuile...
j'ai pensé joindre ce doc. trouvé...si ça peut intéresser..
L’interaction
entre chance et malchance WANG KEPING Dans la campagne chinoise, le temps et les saisons s'écoulent au gré du calendrier lunaire agricole, et l'on célèbre au moins une fête à chaque mois. La fête du Printemps (
chunjie)
est la fête la plus importante, alors que les familles entières se réunissent pour célébrer le passage de l'hiver au printemps. À cette période-là, les murs intérieurs de toutes les
maisons fraîchement astiquées sont décorés de découpes et d'ouvrages de calligraphie
représentant le caractère chinois
fu, tout cela généralement sur papier rouge. On voit souvent ce caractère, placé à l'envers, sur les portes des maisons et sur les murs; placé de cettefaçon,le caractère signifie «
fu dao » –
fu arrive.
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Fig.1 |
Mais que signifie ce caractère
fu si important? La chance,
naturellement, qui se faitgénéralement accompagner du bonheur. Voilà la signification générale du caractère. Il est dérivé du pictogramme (Fig.1), symbolisant un personnage agenouillé devant un autel et priant pour le bonheur; un contenant d'objets précieux, en forme de gourde, est placé sur l'autel, alors qu'une volute de fumée d'encens s’élève. C'était la base du
fu de style
zhuan (Fig.2); cependant, le caractère a été modifié depuis lors, pour aboutir à sa forme simplifiée actuelle (Fig.4). Les composantes symbolisent à gauche l'autel, et à droite, un coffret à bijoux. Le
caractère complet représente ainsi une aspiration à un double
bien-être, soit à la fois spirituel et matériel.
La croyance courante veut qu'aussi longtemps qu'une personne ou
une famille conserve le
fu, sa vie sera heureuse et accomplie.
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Fig.2 | Fig.3 |
Le contraire de
fu est
huo, tel qu’il est écrit en style
zhuan dans la Fig.3, et sous sa
forme simplifiée en Fig.5. Les composantes du caractère
huo sont ici aussi l'autel, pour ce qui est de la partie gauche, mais à droite,
le dessin d'une bouche tordue laisse présager la malchance ou l’épreuve.
Les Chinois utilisent
huo (mauvaise fortune ou calamité) comme terme générique pour tout ce qui est négatif ou destructeur, à tel point qu'un
huogen est une personne ou une
chose qui apporte la malchance à la majorité.
Et dans la vie courante?... | |
Fig.4 | Fig.5 |
En Chine, comme partout ailleurs,
fu est
largement recherché, alors que
huo est fui à tout prix.
Fu est un sujet de conversation sur lequel on se répand, on s'attarde et qu'on épuise; au contraire,
huo est seulement mentionné, quand c'est absolument nécessaire, et jamais ens'y attardant.
Si le sujet de
huo devait se présenter trop souvent dans la vie courante ou dans les interactions sociales d'une personne, les gens pourraient commencer à se sentir
nerveux ou inquiets, voire même choqués. Les Chinois sont tout de même pleinement
conscients de l'interactionentre
fu et
huo, entre autres à travers le principe de base taoïste du yin(négatif) et du yang(positif), mais surtout grâce à leur compréhension,
tirée de l'expérience, de la condition humaine. Ils sont conscients que
fu et
huo se produisent en parallèle, avec les hauts et les bas,les joies et les peines de la vie. Les
proverbes chinois courants le démontrent clairement : par exemple,
Le ji sheng bei, « La joie extrême engendre le chagrin », et
Ku jin gan lai, « D'une expérience amère peut
résulter une douce joie ». Le premier fait référence à du positif qui se change en négatif, alors que c'est l'inverse pour le second. D'où, dans les moments d'euphorie, suite à des bienfaits inattendus, le Chinois est instinctivement conscient qu'il pourrait être bien trop
facile d’amorcer une descente subite dans la misère, puisqu'il a atteint l'apogée du bonheur. Les Chinois font donc tout leur possible pour garder leurs émotions en échec. Si, à l'opposé, des personnes se trouvent dans une situation lamentable, elles vont
essayer de ne pas perdre espoir et de demeurer optimistes, tout en poursuivant
la recherche énergique d'une issue positive. Le philosophe occidental Bertrand Russell, qui a vécu en Chine pendant les années 1940, a été particulièrement impressionné par ce qu'il a perçu comme la « sagesse philosophique orientale », en ce qui a trait à la capacité
du Chinois de tirer du contentement de la situation la plus hostile, au cœur de la pauvreté, de la privation oud’un désastre. Ceci tient toujours aujourd'hui, et n'est
d'aucune façon moins impressionnant maintenant qu'il ne l'a toujours été.
Les Chinois appliquent la polarité
fu / huo aussi bien à la vie temporelle qu
’à la vie spirituelle, leur approche philosophique provenant en grande partie des enseignements de Lao Zi, fondateur du taoïsme. Lao Zi était un contemporain de Confucius, mais plus
âgé. Dans son
Tao-Te Ching, son observation de l'interaction entre la chance et la malchance est claire quand il dit:
La malchance est ce qui se tient à côté de la chance; La chance est ce qui se cache sous la malchance qui rôde.
Ensuite, vient l'histoire que tu as raconté et enfin la morale de cette histoire...
Cette histoire est tirée du classique chinois
Huainan Zi et elle est connue de tous les Chinois. Sa morale est que
Huo (une malédiction) est souvent
Fu (une bénédiction)
déguisée, et vice-versa. La chance et la malchance sont les arcs opposés d'un cercle interactif ou transformationnel. Le principe préconisé est qu'il est recommandé de regarder au-delà de ce qui semble être un événement positif et de rester alerte en vue de n'importe quel possible événement négatif subséquent. Selon ce concept, il est sage de ne pas agir imprudemment, mais d'exercer plutôt une bonne maîtrise sur ses émotions. De cette façon, un événement heureux est moins susceptible de faire sombrer dans la souffrance.Un tel sang-froid réclame la conscience du principe du Tao « Le renversement
est le déplacement du Tao », et la connaissance que le positif et le négatif sont
interreliés, et qu’ils culminent dans
Wuji bi fan, ou « Le renversement inévitable de
l'extrême ».
Il y a une croyance chez les Chinois à l'effet que le Tao évolue selon une voie dynamique et circulaire, et que tout ce qui est déterminé par le Tao fait partie d'un processus de
changement constant. Il ne peut pas y avoir de contrôle sur des opposés se
transformant par leurs contraires, autrement que par quelqu'un qui a atteint le Tao ou une complète illumination; c'est seulement de cette façon que la chance et la malchance demeurent dans leur état originel d'unité indissoluble.
Lao Zi considérait l'interrelation entre
fu et
huo et leurs contraires comme un aspect concomitant de la réalité. Ceci pourrait être interprété comme un encouragement à
la passivité et un frein à l'initiative, parce que suggérant une fatalité des événements qui annule tout effort humain. Toutefois, dans la pratique, la chance et la malchance s'inversent seulement dans des circonstances particulières. Dans le cours normal des événements, elles demeurent comme elles sont, et les humains non illuminés peuvent
maintenir le statu quo en encourageant l'interrelation positive plutôt que négative entre la bonne et la mauvaise fortune,comme cela se produit dans la vie de tous les jours.
Source :
http://www.chinatoday.com.cn/lachine/2003/0307/05.htm