Bonjour
Je souhaite vous faire partager ce méssage
Ce papier a été écrit par un ami français pro
Tibétain qui travaille en chine.Pour être lu le 14 mars place de l'hôtel de ville à
Rennes.
Je voudrais commencer par ce que
j’ai vu à Lhassa il y a moins de trois mois, et en période non festive. Quatre
ou cinq soldats armés à chaque entrée de rue de jour comme de nuit. Des
policiers dans les boites de nuit qui se tiennent aux quatre coin de la piste à
chaque fois que les gens viennent y danser. Entre Chengdu et Lhassa, un
soldat au garde à vous prés de la voie ferrée tous les 4 ou 5 kilomètre et
cela, quelque soit le temps qu’il fasse. Des hommes dans certains couvents, en
train de jouer au majhong et de parcourir les lieux de prières des femmes,
officiellement là pour expliquer les lois chinoises aux nonnes manquant
d’éducation. Des troupes de 10 à 20 soldats armés qui défilent tous les quarts
d’heure dans les rues principales. Des caméras, partout, que l’on dit installée
pour la sécurité des gens. Par dessus tout, ce qui frappe et blesse, c’est la
peur dans laquelle vivent les gens. Ils ne parlent, même entre eux, que par
allusions et craignent que même un ami ne les dénonce s’ils osent exprimer le
malaise dans lequel ils vivent ; le gouvernement paye cher ceux qui
collaborent. Le terme n’est pas choisi par hasard. La situation actuelle du
Tibet rappelle à s’y méprendre les heures sombres de la France ; à cela près
que c’est une actualité qui dure depuis 50 ans.
J’ai
quitté le Tibet depuis, mais mes amis y demeurent. A l’approche de ce que le
gouvernement chinois appelle « la libération pacifique du Tibet »,
les va-et-vient des Tibétains dans les grandes villes, et dans la campagne
même, sans plus que jamais sous contrôle. Pour demeurer dans Lhassa les
travailleurs tibétains sont obligés « de pointer ». Ils doivent se
rendre au commissariat pour demander un permis de séjour sous peine d’expulsion
de la ville, voire d’emprisonnement. Pour être certain qu’il n’y aura pas de
remous durant le cinquantième anniversaire de ce qui doit devenir pour le
gouvernement chinois la plus grande fête des Tibétains, puisqu’il s’agit de
leur libération, les manifestants de l’année dernière ont été remis en prison
bien qu’il ait été relâchés peu de temps avant les Jeux Olympiques.
Mais
il y a plus grave encore. D’après les sources chinoises, la province autonome
du Tibet était, en l’an 2000, peuplée à 95% de Tibétains. Il parait évidement
pour tous ceux qui s’y sont rendus, et après plusieurs vagues de colons chinois
invités par le gouvernement à s’y installer, que ces chiffres sont désormais
d’un autre temps. Le gouvernement chinois veut aujourd’hui faire du Tibet une
province comme les autres où les Tibétains deviendront une minorité sur leur
propre terre dont les enfants seront voués à l’acculturation, voire à l’abandon
de leur langue et de leur culture. Les organisations internationales doivent
exiger un réel recensement sous le contrôle de l’ONU pour voir ce qu’il reste
de la population de l’an 2000. En comptant bien entendu tous les soldats qui
donnent aux Tibétains le sentiment de vivre dans une prison de leur naissance à
leur mort. Vous qui avez la possibilité de parler, penser à leur silence
permanent ! Vous qui avez la liberté d’agir aidez-les à retrouver leur
dignité ! Ne soyez pas égoïste en vous disant qu’ils sont bien loin, que
d’autres gens souffrent également, qu’on ne peut rien faire… Tant qu’on a la
liberté, on peut encore agir, lutter, venir en aide à ceux à qui l’on a retiré
jusqu’au droit de relever la tête. Ne rentrez pas chez vous après ces quelques
jours de manifestations en vous disant que vous avez fait votre possible !
Eux continueront de vivre ou plutôt de survivre entre les caméras et les fusils.
On les a privés de leur voix, faites la entendre fort ! et à tout instant
dans le monde entier, pour que plus personne ne puisse déclarer qu’il ne savait
pas.
j'ai mis de
coté les rumeurs... même si y a 99% de chance que ce soit vrai finalement je me
suis contenté des faits certains
(béou) Beau Karpo.